Jean Marie Gavalda est journaliste, chef du service culture à MIDI LIBRE, journal quotidien régional du « Sud de France ». Sa particularité est sans doute d’écrire des articles modérés, sans jamais avancer, sinon de façon cryptée ou par euphémisme, une appréciation audacieuse ou véritablement critique, dans le souci que la moindre contestation d’une réalisation ou d’une tendance artistiques ou d’une institution culturelle ne risque de provoquer inimitiés et hostilités. Il représente ainsi la ligne éditoriale de Midi Libre, c’est-à-dire l’indulgence à l’égard de la gauche, institutionnelle ou pas, et la recherche de consensus mous sinon démagogiques, ne serait-ce que pour ratisser le plus grand nombre possible de lecteurs.
L’ART DES ECHANGES SANS FRONTIERES –
Parution de l’article de Jean Marie Gavalda, dans MIDI LIBRE, à l’occasion de La Biennale des arts de la scène en Méditerranée, 04/11/2021.
« Le métissage des arts est une forte tendance de la création contemporaine. La vidéo hybride le théâtre, le cirque dynamise la danse, les écrivains mêlent leur voix à la musique. Les festivals ne sont plus monolithiques. En impulsant la première Biennale des arts de la scène en Méditerranée, le Théâtre des 13 vents pousse un cran plus loin l’ouverture, la fusion. Dans cette aventure régionale collective chaque partenaire apporte sa touche, sa spécificité, son esprit. On y croise un centre chorégraphique national, un atelier d’écriture, une école d’art dramatique, un pôle cirque … On y voit toutes les facettes de la création d’aujourd’hui, mêlées ou pas.
La crise sanitaire a décalé d’un an le lancement de la Biennale. Mais l’énergie n’est pas retombée. Au contraire deux structures, l’Atteline à Montpellier et La Maison à Uzès, ont rejoint les dix fondateurs. Les dialogues entre les artistes d’Occitanie et ceux venus de Grèce, d’Espagne, du Liban, d’Egypte, du Maroc, de Palestine, d’Israël, n’en seront que plus riches, porteurs de liens autour d’un bassin méditerranéen où les frontières s’ouvrent enfin.
Les spectacles s’accompagnent d’autant de rencontres. Car dans cette Biennale, l’art de l’échange est aussi important que les arts de la scène. »
© Jean Marie Gavalda – Chef du service culture de Midi Libre.
04/11/2021
L’ART DES ECHANGES SANS CONTROLE.
Le mélange des arts est un lourd penchant de la créativité contemporaine. La vidéo envahit le théâtre, le cirque occulte la danse, les écrivains jouent les taupes dans la musique. Les festivals sont devenus des foires. En propulsant la première Biennale des arts de la scène en Méditerranée, l’ancien et renaissant Théâtre des 13 vents pousse un cran plus loin le « se mêle de tout », la fusion du théâtre avec la politique, la sociologie et le tourisme. Dans cette aventure régionale collectiviste chaque partenaire apporte son grain de sel, ses mélopées, son tour d’esprit et à défaut sa religion. On y croise un centre chorégraphique provincialiste, une école primaire des écritures, un lieu de formation théâtreuse, un chapeau de cirque … On y découvrira toutes les miettes de la création de nos jours, mixées ou pas.
La crise sanitaire a retardé d’un an le génial démarrage de la Biennale. Mais l’utopie n’est pas retombée. Au contraire deux structures déstructurantes, l’Atteline à Montpellier et La Maison à Uzès, ont rejoint les dix ancêtres. Les conversations entre les créateurs d’Occitanie et ceux migrants venus de Grèce, d’Espagne, du Liban, d’Egypte, du Maroc, de Palestine, ainsi que d’Israël, n’en seront que plus fournies, porteuses de fusion autour d’un bassin méditerranéen où les frontières n’existent plus enfin.
Les spectacles s’accompagnent d’autant de palabres. Car dans cette Biennale concoctée par les inénarrables Olivier Saccomano et Nathalie Garraud, actuel et funeste couple directeur de notre malheureux Centre Dramatique National de Montpellier Méditerranée Métropole, après l’éviction politicarde du regretté Jean-Marie Besset et la clownesque direction de Rodrigo Garcia, l’art de l’esquive est aussi important que les arts de la fadaise.